Une première mondiale de Mark-Anthony Turnage

Sol Gabetta, Violoncelle

Patricia Kopatchinskaja, Violon

Gstaad Festival Orchestra

Kristjan Järvi, Direction artistique

Enregistré le 15 août 2015 dans le Tente du Festival de Gstaad

Mark Anthony Turnage:

« Dialogue is a lyrical double concerto for violin and cello soloists accompanied by strings and percussion. The overall feeling is simple and light with rhythms close to folk music. The opening pair of movements are fairly short, the first being an argument between the two soloist while the second is a poignant love duet. The last movement is a set of variations which is more expansive in scope and lasts as long as the first two movements combined. The language is at times tonal with each variation moving in different key areas working up to an emphatic climax and concluding with a very lyrical coda.“

Patricia Kopatchinskaja – Sol Gabetta

Patricia Kopatchinskaja Sol Gabetta: deux talents exceptionnels, deux personnalités de feu, deux carrières supersoniques. Elles pourraient se contenter du répertoire ô combien riche de leurs deux instruments, mais elles aiment trop la musique – la rencontre, l’imprévu – pour en rester là. Amies à la scène comme à la ville, elles se sont fixé comme défi d’enrichir le catalogue pour l’heure très marginal des œuvres pour violon et violoncelle. Et quel plus bel écrin pour le faire que le Gstaad Menuhin Festival, où elles se retrouvent chaque été comme à la maison et où l’intendant Christoph Müller, conscient de l’impact de telles ambassadrices sur l’image de la manifestation, leur donne blanche pour développer leurs projets?

«Nous sommes comme deux sœurs»

En 2014, Patricia Kopatchinskaja et Sol Gabetta offrent au public de Saanen une première création: un Duo commandé au compositeur letton Pēteris Vasks – qui a écrit deux ans plus tôt un concerto pour violoncelle à l’attention de Sol Gabetta. La connivence entre les deux interprètes est totale, comme le confirme Patricia Kopatchinskaja en coulisses: «Nous sommes comme deux sœurs, sur scène comme en privé. Nous jouons ensemble depuis plus de dix ans, sans avoir jamais eu besoin d’échanger beaucoup de mots pour nous comprendre. Sa sonorité séduisante et son expressivité irrésistible me font vibrer comme au premier jour.»

Création et réseaux sociaux

L’année suivante, on augmente la voilure en proposant au compositeur britannique Mark Anthony Turnage d’ajouter un orchestre au tandem violon-violoncelle. Saisissant parfaitement le lien qui unit Patricia Kopatchinskaja et Sol Gabetta, il donne naissance à un Dialogue auquel il ajoute une harpe et quelques percussions. Histoire de souligner le caractère «familial» de l’entreprise, ce sont Kristjan Järvi et les cordes «maison» du Gstaad Festival Orchestra qui sont sur la brèche. Dernier épisode en date: «Take Two II», véritable feu d’artifice de créations, le 30 juillet 2018 à Zweisimmen, avec à la clé quatre nouvelles œuvres pour violon et violoncelle suscitées grâce à un appel lancé… sur les réseaux sociaux!

Patricia Kopatchinskaja

Biographie de l'artiste

Que celui ou celle qui doute du caractère vivant – spontané, imprévisible – de l’interprétation musicale vienne assister à un concert de Patricia Kopatchinskaja! De l’extrême pointe de son archet jusqu’au bout de ses pieds nus, la violoniste moldave respire la vitalité. Pas étonnant dès lors qu’elle cultive le dialogue entre les musiques du passé et celles encore à écrire, qu’elle suscite auprès de créateurs qui ne peuvent rêver ambassadrice plus enflammée. Elle en a fait profiter à de nombreuses reprises le Gstaad Menuhin Festival, dont elle est aujourd’hui une véritable icône – à l’image de son amie et partenaire Sol Gabetta –, avec des créations de Jorge Sánchez Chiong, Mark Anthony Turnage, Pēteris Vasks ou encore Francisco Coll.

Corelli en mer Noire

Tous les artistes (ou presque) ont leur site web: miroir obligé des temps modernes. Mais rares sont ceux qui vont au-delà de la pâle vitrine marketing. Celui de Patricia Kopatchinskaja est de ceux-ci. On y trouve ses propres textes de présentation des œuvres de son répertoire, ainsi que des réflexions très personnelles sur les sujets les plus divers, nourries par son expérience de concertiste.

Originaire de Moldavie et très attachée à la terre de ses ancêtres, Patricia Kopatchinskaja fait montre d’un intérêt tout particulier pour le dialogue entre les cultures. «Il faut de la stabilité pour atteindre les étoiles», confie avec beaucoup de poésie la Bernoise d’adoption.

La Moldavie? «À travers son accès à la mer Noire, le pays entretient depuis l’époque romaine d’étroites relations culturelles avec l’ensemble des régions méditerranéennes. Il n’est pas interdit de penser que les grands violonistes du baroque italien (Corelli, Tartini…) aient pu jouer comme jouent aujourd’hui les violonistes des villages moldaves – avec cet extraordinaire sens du rythme, de l’harmonie, cette perméabilité aux influences extérieures, notamment celles du monde arabe.»

Patricia Kopatchinskaja, c’est tout un monde dans un violon.

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Sol Gabetta

Biographie de l'artiste

«Sol», comme un soleil… On n'aurait pu choisir prénom plus juste pour la violoncelliste Sol Gabetta, qui rayonne littéralement à chaque fois qu'elle se présente sur scène, mais aussi lorsqu'on l'aborde en coulisses, généreuse, disponible. Présente à Gstaad chaque été depuis bientôt deux décennies, elle est devenue une sorte de «marraine» pour la manifestation, dont on attend d'une édition à l'autre les nouveaux projets, présentés souvent en avant-première.

Les «pattes d'ours» de la famille Gabetta

On connaît sa carrière fulgurante. On sait moins comment tout cela a commencé. Elle nous l'a un jour raconté, au détour d'un concert sur les hauteurs du Saanenland… «J'avais trois ans et mon frère Andrés huit. On m'a mis un violon entre les mains, comme lui. Mais forcément, avec la différence d'âge, il jouait beaucoup mieux. Jusqu'au jour où l'on a proposé à ma mère d'ouvrir une classe de violoncelle.» Grâce à la méthode Suzuki, Sol Gabetta progresse à grands pas. «L'instrument m'a tout de suite convenu: il est beaucoup plus naturel pour moi que le violon, avec ma petite taille et mes mains énormes… Nous avons des pattes d'ours dans la famille: je ne sais pas comment fait Andrés avec son violon!»

Cappella Gabetta: par amour de l'authenticité

Les années passent, le basculement vers la vie professionnelle sépare pour un temps le frère et la sœur. «Son diplôme en poche, Andrés a rencontré Christophe Coin à Limoges et s'est engagé à fond dans la brèche du baroque. De mon côté, même si j'ai continué à suivre avec intérêt ses activités, j'ai répondu à l'appel du grand répertoire concertant. Jusqu'au jour où, à mon tour, j'ai eu rendez-vous avec la musique ancienne au travers du premier ‹Projet Vivaldi›.» Cette rencontre avec le «Prêtre roux» est un succès phénoménal au disque, au point que Sony pense rapidement à un deuxième opus. Sol Gabetta aussi, qui se dit que c'est l'occasion rêvée de «renouer» avec son frère: la Cappella Gabetta est née! Et depuis, elle est également une invitée incontournable du Gstaad Menuhin Festival.
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